Troubadurul au MET...

Mais quelle horreur !!!!

La mise en scène d'abord :
Il me semble important de rappeler tous les noms des responsables du massacre :

Mise en scène : McVicar.
Décors C. Edwards
Costumes : B. Reiffenstuel

Déjà le choc à l'entrée dans la salle avec cet immonde rideau de scène. (un Goya ? En tout cas ça y ressemble et ça tombe bien j'aime pas Goya...) aux visages hurlants et grimaçants.
Je me dis que ça commence bien...

Les décors à la fois cheaps et moches. Incompréhensibles. Des murs qui tournent. Des piquets et un énorme crucifix dans un coin... un cratère qui sert à la fois de repère à Azucena puis de prison (pratique, on recycle). Le couvent ressemble à la prison de Dialogues des Carmélites.
Applaudissements du public car le plateau tourne ! Magie !!!!!

La direction d'acteur est réduite à néant. On meuble : Chérie, là tu te retournes, tu vas vers le mur puis tu reviens (pourquoi ? mystère).
Tout cela donné sans conviction aucune par le cast.
La violence des échanges se réduit à faire tourner sur soi les chanteurs dès qu'ils sont bousculés ou à les faire ramper au sol... Leonora n'en finit plus de mourir comme ça).
Si on passe les moments où on frise le fou-rire devant le grotesque : les prostituées du camp qui ne savent pas bouger et adoptent des positions vulgaires tout à fait artificielles et ridicules, Azucena qui se prend une de ces MANDALES !!!!!

Et le choeur des forgerons qui défoncent les enclumes littéralement !!!
Bref.
Déjà on touche le fond.

Si on rajoute le type à côté de moi qui passe son temps à mettre ses doigts dans son nez, ses oreilles, sa moustache, sa bouche, entre ses dents, se gratte, s'essuie ensuite sur sa chemise et son pantalon... non seulement c'ets dégueu mais en plus ça fait un bruit fou ! BEURK.
Bref, je suis déjà sur les nerfs.

Heureusement les choses s'arrangent musicalement !!!
Non, je plaisante!!!!!!!!!!!!!

La direction de Callegari d'abord. Je l'avais entendu diriger de très beaux Huguenots... mais massacrer littéralement à Paris un Rigoletto (pris version j'ai un train à prendre).
Là on est sur du Verdi, j'ai une légère appréhension du coup.
Comment dire ? "Légère", j'étais loin du compte.

Même pris version vitesse rapide, Rigoletto ressemblait encore vaguement à du Verdi.
Là ce Trouvère ne ressemble à rien à part à un énorme bordel (si vous me pardonnez l'expression).
Les ensembles font pschiiiit et ne se tiennent pas.
La direction accordéon au-secours (le pire était à ce niveau la cabalette du IV de Leonora).
Aucun ligne dans la musique qui n'avance pas, puis s'accélère brusquement en se contentant de faire du bruit sans aucun sens dès qu'il faut conclure.
BEURK BEURK BEURK !!!!!

Heureusement les choses s'arrangent du côté du chant...
Non, je plaisante...



Carmen Giannattasio qui devait chanter Leonora est souffrante et une certaine Yu dont ce sont les débuts au MET la remplace.
Euh comment dire ? Pas de legato, pas de ligne verdienne, pas de graves, un medium et un début d'aigu qui ont tendance à être vilainement et artificiellement couverts (j'aime pas ça).
Je passe sur les plantages divers et avariés où les départs sont ratés, des notes oubliées, des poitrinages de poissonnière au-delà du vulgaire (que même Azucena ne risque pas) ... le summum arrivant dans le trio final où elle se contente de scander et de parler sa partie.
Youpi !

Gwyneth Jones euh non Gwyn Hughes-Jones en Manrico...
Première intervention en coulisses : ce n'est pas possible !!!! Ils ont engagé Florez ?
Purée, c'est léger de chez léger et tout est dans le pif !!!! Joie. Bonheur, extase, tout ce que j'aime chez un ténor.
Le reste est prévisible. Quel bonheur quand il ne fait pas la reprise de di quella pira. Il croit tout de même indispensable de tenir le filet de son détimbré et grelottant qui lui sert de note finale. Orgasme musical.

Franco Vassallo en Luna. Que dire ? je crois n'avoir entendu qu'une voyelle et 2 consonnes de sa part. Le fameux effet patate chaude dans la bouche. Inintéressant au possible.

Morris Robinson en Ferrando. Le genre de son plus ou moins envoyé comme on peut que je n'aime pas non plus.

Finalement c'est Zajick qui, malgré des moyens diminués, assure la seule musique de la soirée et renvoie les autres à leurs études.

Warf !!!!
Vais écouter Tenorgeorge pour me calmer.

Goya : Le Pèlerinage de Saint-Idisore !

Giustociel a écrit:Goya : Le Pèlerinage de Saint-Idisore !

Ah oui, voilà. Merci. (enfin je me comprends ).

Giustociel a écrit:

Ouiiiiiiiiiiiiiiiiiiii !!! Tout est dans les franges ! Ca manquait cruellement de franges sur scène !!!

Merci pour ce beau compterendurul !

S'agissant de ce qui a été exposé, j'adhère en tout point.

Autant dire que Zajick, pas vraiment dans sa mégaforme, a éclipsé tout le plateau. Alors je veux bien entendre que Trovatore c'est pour un méga quatuor, ok, mais franchement, pour le Met, on pourrait rêver meilleure doublure en Leonore et ténor pouvant assumer le choc d'une partition verdienne.

ça donne envie !!!

Babaorome a écrit:ça donne envie !!!

Note qu'on a bien rigolé...
Tu me diras que ce n'est pas le but du Trouvère que de prêter à rire...