Met Orchestra à Carnegie Hall - Diana Damrau

Dimanche 24 janvier, en matinée, le magnifique Isaac Stern auditorium de Carnegie Hall offrait sa scène à l'orchestre du Metropolitan Opera sous la baguette experte de James Levine pour un programme Schubert / Richard Strauss / Beethoven.

Symphonie No. 8 en si mineur D.759 dite inachevée (1822)

Das Bächlein Op.88, No.1 (1933)
Ich wollt'ein Sträusslein binden Op.68 No.2 (1918)
Allerseelen Op.10 No.10 No.8 (1885)
Zueignung Op.10 No.1 (1885)
Morgen! Op.27 No.4 (1894)
Ständchen Op.17 No.2 (1887)
Wiegenlied Op.41 No.1 (1899)
Amor Op.68 No.5 (1918)

Entracte

Ariadne auf Naxos : Grossmächtige Prinzessin (1912, révisé 1916)

Symphonie No.5 en do mineur Op.67 (1804-1808)

Voilà pour le programme !

L'orchestre du Metropolitan Ooera est certainement l'un des meilleurs orchestres attachés à une maison d'opéra et James Levine, l'un des plus fameux chefs de musique lyrique qui soit, si ce n'est le meilleur. Depuis sa fondation en 1883, l'orchestre se produit également dans un répertoire non lyrique. Rappelons simplement que Toscanini et Mahler l'ont dirigé, mais aussi Bruno Walter, John Beecham, Fritz Reiner, Dmitri Mitropoulos, Leonard Bernstein, autant de chefs qui faisaient autorité dans la musique symphonique. C'est donc toujours un bel événement que d'entendre cet instrument magnifique dans un répertoire qui n'est pas celui de la saison du Metropolitan Opera. Année après année, l'orchestre occupe quelques matinées de Carnegie Hall, notamment à la fin janvier, pour notre plus grand plaisir. L'année dernière, il se produisait aux côtés de Joyce DiDonato (avec notamment un excellent Ch'io mi scordi di te... Non temer amato bene avec Jimmy Levine au piano ). Cette année, c'est la soprano allemande Diana Damrau qui est de la partie pour quelques Lieder de Richard Strauss et la fameuse scène de Zerbinetta.

Entrée en matière très réussie avec l'inachevée. Levine choisit des tempi magnifiques pour faire chanter les cordes. Un vrai bonheur. Arrive alors Diana Damrau, dans la robe qu'elle porte sur la pochette de son dernier cd, une sorte de patchwork de tissus divers et variés en couleurs comme en matières, pour un résultat peu commun. Sous les lumières des projecteurs, l'oeil finit par s'habituer. Ce qui frappe d'entrée, c'est la petitesse de la voix et la faiblesse des registres medium et grave de la soprano. Les aigus sont souvent beaux, semblent faciles. La dame est musicienne et occupe très bien la scène de surcroît. Elle a un tempérament et ne se prive pas de le montrer. Autant dire que la voix peine un peu pour Allerseelen et Zueignung, est plus à l'aise sur Morgen! et parfaitement à sa place dans Amor. Mais le morceau de choix consiste en cet extrait (inchantable en soi) d'Ariadne à Naxos durant lequel Zerbinetta encourage Ariane qui vient d'être abandonnée par Thésée. Aria en coloratur d'un bon quart d'heure, avec trilles au contre ré, véritable challenge. Damrau y est royale, même si on peut souhaiter une voix plus ample, plus puissante, surtout que contrairement à l'opéra, la chanteuse est placée en concert, devant l'orchestre. Mais franchement, elle s'en sort très bien. Le public est en délire, ce qui la conduit à bisser l'air, en jouant cette fois-ci avec Levine. Nouvelle ovation, méritée.

Le meilleur est à venir, avec la Ve de Beethoven. Entendue, réentendue, connue de tous, et pourtant complètement renouvelé par Levine. Tempi magnifiques, grand travail sur le legato, troisième et quatrième mouvements exceptionnels. Version triomphante, qui m'a tirée les larmes des yeux, ainsi qu'à la personne qui était à ma droite . L'émotion nous submergeait complètement.

James Levine confirme une fois de plus être un grand chef de musique symphonique.

Mention spéciale pour l'acoustique de Carnegie Hall.

Après des applaudissements très nourris - une grande dame de l'opéra se lève aussitôt la résonance du dernier accord disparu pour crier "bravo", nous quittons cette magnifique salle pour la green room où Diana Damrau dédicace. Force est de constater qu'elle est sympathique, impressions avec laquelle nous partons au terme de quelques échanges amusants.

Ce fut ainsi un bel après-midi que nous avons passé chez Andrew Carnegie, alors que nous avions décidé dans un premier temps de ne pas assister à ce concert. L'insistance de Confucius et la présence des personnes qui occupaient les sièges du Parquet left 1 et 3 (tandis que nous avions les 5 et 7) ont fait le reste. Qu'elles en soient remerciées !

Merci de partager avec nous ce moment de bonheur

Grand merci!

Merci pour ce beau CR de ce qui semble avoir été un super bon moment...

Coolissime !

A priori petite voix (malgré l'acoustique de Carnegie) au parterre... et carrément inaudible du balcon.

La follissima a écrit:A priori petite voix (malgré l'acoustique de Carnegie) au parterre... et carrément inaudible du balcon.

Ah oui ? tu as entendu des commentaires ?

Le copain d'un copain... qui en revanche a failli mourir de bonheur pendant la 5è...

La follissima a écrit:Le copain d'un copain... qui en revanche a failli mourir de bonheur pendant la 5è...

Une amie et son mari étaient dans une loge au milieu du premier balcon et prétendent qu'on entendait tout parfaitement. Je m'étais empressée de le leur demander parce que j'avais des doutes. Une autre personne placée tout en haut m'a dit la même chose, avec la réserve que le medium et le grave sonnaient faibles, mais sonnaient.

Tant mieux... en fait je ne faisais que répéter bêtement ce que l'on m'avait dit.
Cela dit, Damrau fait partie de ces chanteuses qui ont l'air d'être de braves filles et très bien dans leur répertoire, mais je ne me précipiterais pas pour aller l'entendre en elle-même : seulement au disque c'est toujours idiot de juger, mais ses incursions italiennes et françaises m'ont fait hurler d'horreur !

La follissima a écrit:Tant mieux... en fait je ne faisais que répéter bêtement ce que l'on m'avait dit.
Cela dit, Damrau fait partie de ces chanteuses qui ont l'air d'être de braves filles et très bien dans leur répertoire, mais je ne me précipiterais pas pour aller l'entendre en elle-même : seulement au disque c'est toujours idiot de juger, mais ses incursions italiennes et françaises m'ont fait hurler d'horreur !

Très franchement, s'il n'y avait pas eu Levine et la Vème, je n'y serais pas allé. Et puis j'étais bien accompagné, ça motive aussi ! Mais vraiment, elle n'a pas du tout démérité. Maintenant, le belcanto et le chant français, c'est autre chose !

Stadire que j'ai écouté très récemment des extraits de sa Manon... et c'est juste insupportable de vulgarité ! Quant à l'accent GERMANIK en italien, et le style ! Euh bah voilà quoi... Cela dit, point ultra-positif : apparemment elle s'est calmée sur les minauderies depuis quelques temps.

Mais j'ai entendu pas mal de ses rôles allemands et ça va plus que bien.

La follissima a écrit:Stadire que j'ai écouté très récemment des extraits de sa Manon... et c'est juste insupportable de vulgarité ! Quant à l'accent GERMANIK en italien, et le style ! Euh bah voilà quoi... Cela dit, point ultra-positif : apparemment elle s'est calmée sur les minauderies depuis quelques temps.

Mais j'ai entendu pas mal de ses rôles allemands et ça va plus que bien.

Elle minaude beaucoup en Zerbinette, mais c'est le rôle qui veut ça, donc ça ne gêne pas.

Oui, c'est certain. Et puis on ne se refait pas comme ça !

La follissima a écrit:Oui, c'est certain. Et puis on ne se refait pas comme ça !

Tu as déjà vu Sciutti ?

Je youtubise !

La follissima a écrit:Je youtubise !

Arrête-toi avant d'avoir le mal de mer ! ça ne pardonne pas !

Là je suis tombée sur Zerlina et comme par hasard "Batti batti" et j'avoue que c'est tentant de lui en retourner 2.

La follissima a écrit:Là je suis tombée sur Zerlina et comme par hasard "Batti batti" et j'avoue que c'est tentant de lui en retourner 2.

A part ça, elle était gentille !