Pub : Marilyn Horne et son festival de janvier

La follissima a écrit:Kurt Moll... j'ai toujours trouve ce nom "dur" a porter.
Bon, ok ce genre d'intervention ici mérite une immunité en moins.

Giustociel a écrit:Masterclass de Kurt Moll (et sa célèbre montre qu'il regarde toutes les 5 minutes) :

Zankel Hall recevait ce soir la basse allemande Kurt Moll pour inaugurer la série de Masterclass de janvier tenue sous les auspices de "The Song continues...2011 et The Marilyn Horne Legacy in Carnegie Hall". Physique longiligne, veste traditionnelle bavaroise, voix profonde mais toujours claire, Kurt Moll est le prototype de la basse allemande. Pour ceux qui l'ont entendu live comme pour ceux qui le connaissent au disque, je n'ai pas besoin de décrire la qualité de ce son exceptionnel qui a motivé le plus grands chefs à travailler avec lui. Et quel musicien hors pair il a été dans Mozart et Wagner. Assez rare dans le genre d'exercice consistant à donner des leçons publiques, c'est donc à un petit événement auquel nous étions conviés ce soir.

Le programme annonçait cinq élèves. Toutefois la mezzo suisse Nathalie Mittelbach n'était pas au rendez-vous, indisposée. Nous avons donc entendu Karen Vuong, soprano, Brandon Cedel, baryton basse, Ali King, soprano, et Joseph Lim, baryton, tour à tour accompagnés par Kevin J. Miller et Bryan Wagorn, jeunes pianistes.

Très bon cru avec des élèves à la voix bien préparée, présentant un beau timbre, le seul regret demeurant qu'année après année on n'entende que des soprani légers. On rêverait d'un lyrique, on n'oserait imaginer un dramatique. Le réservoir de soubrettes est donc inépuisable, pour le reste on repassera.

Voix jeunes et flexibles, dans un répertoire de Lied allemand à la langue bien maîtrisée, jolie musicalité, personnalités habitées, les élèves se plient efficacement aux conseils du maître qui replace les sons dans le masque, y apporte de la clarté et de la rondeur, et précise ça et là l'intonation germanique dans la couverture.

La chose amusante étant que Kurt Moll a chanté tout au long de son cours, dans son registre abyssal, y compris Morgen et Die Junge Nonne, en duo avec ses élèves qui semblaient ravis de l'exercice.

La follissima a écrit:Kurt Moll... j'ai toujours trouve ce nom "dur" a porter.
Bon, ok ce genre d'intervention ici mérite une immunité en moins.

Giustociel a écrit:En fait, et c'est vrai aussi pour la voix parlée, le placement est différent d'une langue à l'autre. Suivant les sons à émettre, la position peut être plus ou moins couverte, tout en étant toujours ouverte, et peu importe la couleur choisie qui peut varier à l'infini. Et c'est une des choses les plus difficiles à accomplir dans le chant, surtout qu'il s'agit de ne pas perdre l'appui et la focalisation. En chantant dans le masque, l'intonation est légèrement plus élevée et le son plus clair, qu'en chantant avec un appui sur la glotte. Le dosage de tout cela est assez subtil et dépend beaucoup du climat que l'on veut créer dans une pièce. C'est très clair parce exemple dans Erlkönig (le roi des aulnes) où deux personnages en dialogue doivent se distinguer l'un de l'autre.

Gaston a écrit:
Pfff, c'est rude, quand même...

Giustociel a écrit:

Gaston a écrit:
Pfff, c'est rude, quand même...

Carrément. Chanter c'est agir sur 50'000 parties de son corps, sur lesquelles ne portent pas forcément la volonté au départ, et faire en même des gestes contraires. Cela demande énormément de dissociation.

Giustociel a écrit:En fait, et c'est vrai aussi pour la voix parlée, le placement est différent d'une langue à l'autre. Suivant les sons à émettre, la position peut être plus ou moins couverte, tout en étant toujours ouverte, et peu importe la couleur choisie qui peut varier à l'infini. Et c'est une des choses les plus difficiles à accomplir dans le chant, surtout qu'il s'agit de ne pas perdre l'appui et la focalisation. En chantant dans le masque, l'intonation est légèrement plus élevée et le son plus clair, qu'en chantant avec un appui sur la glotte. Le dosage de tout cela est assez subtil et dépend beaucoup du climat que l'on veut créer dans une pièce. C'est très clair parce exemple dans Erlkönig (le roi des aulnes) où deux personnages en dialogue doivent se distinguer l'un de l'autre.

Giustociel a écrit:Juste encore une petite remarque avant de passer au CR suivant, consistant à relever le peu de monde qui se déplace pour ce genre d'événements. Zankel Hall devait être plein à 40%, pas davantage. Des visages familiers du festival de janvier semblent absent cette année. Autre sujet d'étonnement : Kurt Moll a décidé de donner son masterclass sans faire de pause, ce qui fait que certaines personnes du public se la sont octroyée tout de même, se levant à la fin de la prestation d'un élève et revenant au milieu de la prestation du suivant. C'est le genre de comportement qui me laisse pantois, surtout que trois d'entre eux étaient assis dans les deux premiers rangs.

Giustociel a écrit:Programme résolument enlevé, avec l'impulsion généreuse du pianiste accompagnateur Warren Jones, dont l'expertise se ressent à toutes les notes.

Le jeune tenor Jeffrey Hill, diplômé d'Oberlin, primé par le concours annuel du Met en 2009, élève de la Music Academy of the West de Santa Barbara, possède de grandes qualités : voix claire, aigus faciles et puissants, joli timbre, de bonnes dispositions pour le français et l'allemand. C'est finalement dans les pièces contemporaines américaines que je l'ai préféré, vu sa grande capacité à souligner l'absurde. Carrière à suivre.

La soprano Erica Strauss est plus expérimentée, ayant déjà obtenu quelques rôles notamment au Met et au Lyric Opera de Chicago. Elle possède un instrument très beau, au timbre généreux, à la souplesse marquée, avec une puissance peu commune pour ce type de voix. Capable d'une grande variété de couleurs, elle sait mettre le rire, le bonheur et la déconvenue dans son chant. Quelques tendresses de toute beauté. Seule tout petit bémol, un vibrato un peu large sur certaines notes (heureusement rares). Je serais très curieux de l'entendre en Violetta sur une grande scène. Elle y serait sans doute bien plus à sa place que l'actuelle titulaire du rôle au susnommé Met.

Gaston a écrit:

Giustociel a écrit:

Gaston a écrit:
Pfff, c'est rude, quand même...

Carrément. Chanter c'est agir sur 50'000 parties de son corps, sur lesquelles ne portent pas forcément la volonté au départ, et faire en même des gestes contraires. Cela demande énormément de dissociation.

Tu m'étonnes... Déjà rien que soulever le voile du palais, ça relève pour moi de la science-fiction...
C'est juste inhumain, ce qu'ils font...

Giustociel a écrit:Un bis inconnu (de moi ) pour la soprano...

Giustociel a écrit:La suite bientôt pour cause de pancakes tout chauds

Enirac a écrit:

Giustociel a écrit:La suite bientôt pour cause de pancakes tout chauds

bon app