Siegfried à Bastille...

Quelle belle production : un vrai régal.
Déjà nous arrivons avec 2 minutes pas plus de retard, et nous voyons le premier acte (1h20) debout dans le fond, mais tant pis pour nous, c'est normal on n'avait qu'à pas se tromper d'heure et vérifier sur les billets...
Donc quand je vois la scène, première angoisse, je me dis "zut c'est une erreur, on est au cirque Bouglione au lieu d'être à Bastille...mais non, le temps de reprendre mes esprits, je m'aperçois qu'on est dans les bons locaux.
Très beau décor qui irait tout à fait dans une classe de maternelle, avec ses couleurs fluos, ses faux arbres en plastique véritable, le petit moulin éclairé de l'intérieur avec les ailes qui tournent, le monde de Oui-Oui sur scène !
L'orchestre magnifique de punch et de relief, si on aime Wagner à la sauce guimauve, ça doit forcèment plaire, en revanche risquer l'endormissement sur du Wagner, c'est nouveau pour moi.
Les costumes magnifiques pour mettre les chanteurs en valeur, le nain avec un jean (normal) un pulle trop court jaune et vert (flashant bien) trop court de manière à ce que l'on puisse admirer le bidou du chanteur...enfilant par instants une jolie blouse/tablier à petites fleurs qu'il avait du emprunter à une des Vamps (les comiques)...
Siegfried, dans une magnifique salopette de chantier, il avait l'air d'un gros naze, pour que Brunehilde en tombe amoureuse, il fallait vraiment qu'elle n'ait rien d'autre à espèrer, la pauvrette.
La mise en scène prise de tête totale, à un moment on voit arriver des hommes-nus avec des caisses d'armes sur la tête qui traversent la scène les uns derrière les autres, de droite à gauche, puis de gauche à droite, puis à nouveau de droite à gauche (Fofo avait pris les jumelles pour l'occase, mais a oublié de les sortir ).
Après ces mêmes mecs ouvrent les boîtes, en sortent des mitraillettes et se baladent encore sur scène en les brandissant au dessus de la tête...il a fallu que j'attende que Siegfried "tue" le chanteur en costume de ville qui représentait le dragon et que tous les mecs s'écroulent en même temps pour que je comprenne que les hommes-nus devaient représenter le corps du dragon...c'est peut-être moi qui a la comprenette-difficilette, mais bon, bizarre...
Les chanteurs (inconnus totaux en ce qui me concerne, Fofo connaissait et appréciait la chanteuse Brunehilde, mais Fofo n'est pas une référence, elle connait tout...), j'ai trouvé qu'il n'y avait pas trop de projection, mais ce n'était pas la catastrophe, ça se laissait écouter, même s'il n'y avait pas beaucoup de relief, à l'acte de 2, je me suis carrèment ennuyée...mais Fofo m'a dit que ça valait le coup d'attendre le 3ème acte pour Brunehilde et je n'ai pas regretté, car c'était plus "vivant"...
C'est tout de même l'exemple type de la prod qui ne met pas les chanteurs ni la musique en valeur, avec une direction d'orchestre qu'on peut qualifier de "molle".
Pour finir, l'entrée de l'autoroute était fermée et on a galéré pour revenir à la maison, mais ça, Joël n'y est pour rien !

Merci pour ce CR!
Comme tu décris tout ça, vous avez l'air d'avoir passé une soirée... sympathique!

Merci pour le CR, ça avait l'air génial des mecs tout nus et super Mario sur scène quelle chance vous avez eue dis-donc

Oui, je cache ma joie !

Merci pour ce merveilleux CR. Cela me rappelle tellement de spectacles vus depuis les années 2000...

Que rajouter ??? Baba a à peu près tout dit.

J'insiste d'abord sur la direction désastreusement molle, qui n'avance pas, qui rate tous les effets de Jordan. des baffes.
Un enchaînement de notes sans cohérence, sans force, sans vie. Des amis ont eu la mauvaise idée de me faire écouter des extraits du Ring de Böhm à Salzbourg en 1967. C'est vraiment le même opéra ? Bref...

Vocalement, rien de honteux sur le plateau, mais rien de bien follichon non plus.

La mise en scène est une véritable horreur ! un ratage absolu. A la fois ringard et moderne. la ringardise dans la tentative de faire moderne plus exactement. Des idées stupides et sans fondement, décors moches ou impraticables (cet escalier à la fin ? Le but était qu'un chanteur se tue ?), des costumes ignobles (alors si je peux comprendre que l'on tente de rendre Mime ridicule... ça se tenait ; faire de Siegfried un nabot informe, ça relève de la débilité profonde).
Alors déjà que le livret est impossiblement idiot, que les personnages sont tous plus détestables et crétins les uns que les autres, vus comme ça on atteint des sommets.
Quand je revois l'autre taré en salopette courir en sautant après des feuilles mortes dans sa forêt forêt...
5h d'ennui profond !

La follissima a écrit:Que rajouter ??? Baba a à peu près tout dit.

J'insiste d'abord sur la direction désastreusement molle, qui n'avance pas, qui rate tous les effets de Jordan. des baffes.
Un enchaînement de notes sans cohérence, sans force, sans vie. Des amis ont eu la mauvaise idée de me faire écouter des extraits du Ring de Böhm à Salzbourg en 1967. C'est vraiment le même opéra ? Bref...

Vocalement, rien de honteux sur le plateau, mais rien de bien follichon non plus.

La mise en scène est une véritable horreur ! un ratage absolu. A la fois ringard et moderne. la ringardise dans la tentative de faire moderne plus exactement. Des idées stupides et sans fondement, décors moches ou impraticables (cet escalier à la fin ? Le but était qu'un chanteur se tue ?), des costumes ignobles (alors si je peux comprendre que l'on tente de rendre Mime ridicule... ça se tenait ; faire de Siegfried un nabot informe, ça relève de la débilité profonde).
Alors déjà que le livret est impossiblement idiot, que les personnages sont tous plus détestables et crétins les uns que les autres, vus comme ça on atteint des sommets.
Quand je revois l'autre taré en salopette courir en sautant après des feuilles mortes dans sa forêt forêt...
5h d'ennui profond !

Ptdr...

Plus sérieusement, je suis bien heureux de lire que Jordan, c'est une truc ramollo qui ressemble. Pour l'avoir pas mal entendu diriger avant qu'il ne soit nommé à Paris, je n'ai pas compris les gémissements de satisfaction que sa nomination engendrait. J'ai toujours eu le sentiment d'un orchestre livré à lui-même, brouillon, et d'une mollesse consternante. Son DG du Met m'avait horrifié.

Limite honteux ce que fait Jordan de cette musique.
Mais il a une gentille tête de bon garçon propre sur lui, alors il plaît.

La chevauchée des Walkyries il y a 6 mois c'était devenu la promenade des Walkyries dans la prairie pour aller cueillir des pâquerettes.

La follissima a écrit:Limite honteux ce que fait Jordan de cette musique.
Mais il a une gentille tête de bon garçon propre sur lui, alors il plaît.

La chevauchée des Walkyries il y a 6 mois c'était devenu la promenade des Walkyries dans la prairie pour aller cueillir des pâquerettes.

ce n'est pas le sujet ?

A voir, puisqu'on n'arrête pas de me gonfler avec la richesse et les multiples interprétations et lectures possibles des livrets de Wagner (alors que ce n'est qu'une infâme soupe pour moi).

La follissima a écrit:A voir, puisqu'on n'arrête pas de me gonfler avec la richesse et les multiples interprétations et lectures possibles des livrets de Wagner (alors que ce n'est qu'une infâme soupe pour moi).

Parfaitement d'accord. Wagner était timbré, ça transparaît dans ses livrets... Simplement, la relation Wotan/Brünnhilde en dit long...

Oui, j'avais zappé l'épisode des chanteurs sur les gradins, enfin quand on dit "gradin" c'est plutôt une immense échelle couvrant toute la scène avec dans le bas les lettres G.E.R. en gothique ! Mon seul espoir était que les chanteurs soient accrochés, un peu comme les trapèzistes, mais non, c'est l'opéra de tous les dangers ! Chanter dans ces conditions, il ne faut pas avoir le vertige, pire que Andrea Chénier !